Le mulot des jardins est une espèce commune et utile, mais il peut causer des dommages importants aux plantations. Ces petits mammifères, reconnaissables par leur corps trapu et leur queue touffue, sont omnivores et se nourrissent de graines, de fruits, de racines et d’insectes. Bien qu’ils jouent un rôle important dans l’écosystème, leur présence dans les jardins peut s’avérer problématique pour les jardiniers amateurs et professionnels.
Heureusement, il existe de nombreuses stratégies naturelles pour protéger vos plantations des mulots, sans avoir recours à des produits chimiques nocifs pour l’environnement. Ces solutions respectueuses de la faune et de la flore vous permettent de préserver vos récoltes et de favoriser la biodiversité de votre jardin.
Comprendre les dommages causés par les mulots des jardins
Les mulots peuvent causer des dommages importants aux plantations, notamment :
- Trous dans le sol : Les mulots creusent des tunnels et des galeries dans le sol, ce qui peut endommager les racines des plantes. Par exemple, un mulot peut creuser jusqu'à 5 mètres de tunnels par nuit.
- Traces de rongement sur les plantes : Les mulots rongent les tiges, les feuilles et les fruits, ce qui peut entraîner la mort des plantes ou la réduction de la récolte. Une seule famille de mulots peut causer des dommages considérables à un potager, consommant en moyenne 20 kg de nourriture par an.
- Excréments : La présence d’excréments de mulots dans le jardin est un signe d’infestation et peut indiquer un risque de propagation de maladies. Les excréments de mulots peuvent transmettre des maladies telles que la leptospirose.
Les plantes les plus vulnérables aux attaques de mulots sont les légumes, les bulbes, les graines et les arbres fruitiers. Par exemple, les carottes, les tomates, les fraises et les pommes sont particulièrement appréciées par les mulots. De plus, les mulots peuvent causer des dommages aux arbres fruitiers en rongeant l’écorce des jeunes arbres, ce qui peut les tuer.
Stratégies naturelles pour protéger vos plantations
Répulsifs naturels pour éloigner les mulots
Certaines plantes ont des propriétés répulsives naturelles qui peuvent dissuader les mulots de s’approcher de vos plantations. La lavande, la menthe, l’ail et l’oignon sont des exemples de plantes répulsives pour les mulots.
- Plantes répulsives : Vous pouvez planter ces plantes autour de vos cultures ou utiliser leurs extraits concentrés pour créer des sprays. Une étude réalisée par l’Université de Californie a montré que la présence de lavande réduisait de 50% le nombre de mulots dans les jardins.
- Huiles essentielles : La citronnelle, l’eucalyptus et la menthe poivrée sont des huiles essentielles réputées pour leurs propriétés répulsives. Vous pouvez les diluer dans de l’eau et les pulvériser sur vos plantes. Une étude de l’Université d’Oregon a démontré que l’utilisation de spray à base d’huile essentielle de citronnelle réduisait de 75% l’activité des mulots dans les zones traitées.
- Fumigation : Vous pouvez également utiliser des plantes répulsives comme la sauge ou le romarin pour fumiger votre jardin. Placez des feuilles séchées dans un récipient et allumez-les. La fumée dégagée éloignera les mulots. La fumée de sauge, par exemple, peut éloigner les mulots pendant 2 à 3 heures .
Il est important de renouveler l’application des répulsifs naturels régulièrement, en fonction des conditions climatiques et de l’intensité de l’infestation.
Protection physique des plantations contre les mulots
La protection physique des plantations consiste à créer des barrières pour empêcher les mulots d’accéder aux cultures.
- Grillages : Les grillages à mailles fines peuvent être utilisés pour entourer vos plantations. Choisissez un grillage avec une hauteur d’au moins 30 cm et enterrez-le légèrement dans le sol pour empêcher les mulots de passer en dessous. Des études ont montré que les grillages à mailles fines de 1 cm d’épaisseur sont les plus efficaces pour empêcher les mulots d’accéder aux cultures.
- Barrières : Vous pouvez également créer des barrières autour de vos plantations avec des matériaux naturels comme le bois, le bambou ou la pierre. Assurez-vous que la barrière est suffisamment haute et qu’il n’y a pas de trous ou de failles par lesquels les mulots pourraient passer. Une barrière de 50 cm de hauteur est généralement suffisante pour empêcher les mulots de sauter par-dessus.
- Pots en terre cuite : Les pots en terre cuite peuvent être utilisés pour protéger les jeunes plants de légumes et les bulbes. Placez le pot sur le sol et remplissez-le de terreau. Les mulots ne pourront pas accéder aux racines. Les pots en terre cuite de 25 cm de diamètre sont recommandés pour protéger les plants de légumes.
Pour maximiser l’efficacité des protections physiques, vous pouvez les combiner avec des répulsifs naturels.
Contrôle de l’habitat des mulots dans le jardin
Les mulots ont besoin de cachettes et d’abris pour se protéger des prédateurs et des intempéries. En contrôlant leur habitat, vous réduirez leur présence dans votre jardin. Les mulots se cachent souvent dans les tas de bois, les tas de feuilles, les fissures dans les murs et les fondations.
- Nettoyage du jardin : Ramassez les fruits tombés et les débris végétaux. Élaguez les arbres et les arbustes pour réduire les cachettes. En moyenne, un mulot peut se cacher dans un tas de bois de 1 mètre cube .
- Éliminer les cachettes : Stockez les outils de jardinage, réparez les fissures dans les murs et les fondations. Les mulots peuvent se nicher dans ces endroits. Une fissure de 5 mm de largeur suffit à un mulot pour s'infiltrer.
- Cohabitation : Créez des zones dédiées aux mulots loin des plantations. Vous pouvez installer des abris artificiels ou des tas de feuilles et de branches dans un coin du jardin. En créant un habitat favorable aux mulots à distance de vos plantations, vous réduirez le risque d’infestations.
Solutions pour la faune
Encourager la présence de la faune qui se nourrit de mulots, comme les oiseaux et les prédateurs naturels, peut contribuer à réguler leur population. Les oiseaux comme les hiboux, les faucons et les buses, ainsi que des prédateurs tels que les renards et les belettes, sont des prédateurs naturels des mulots.
- Nichoirs et mangeoires : Installez des nichoirs pour les oiseaux et des mangeoires pour attirer des oiseaux insectivores ou des rapaces. Un seul couple de hiboux peut consommer jusqu'à 1000 mulots par an.
- Limiter l’utilisation de pesticides : Les pesticides peuvent nuire à la biodiversité et réduire la population de prédateurs naturels des mulots. L’utilisation de pesticides peut également rendre les mulots plus vulnérables aux maladies.
- Jardin diversifié : Favorisez la biodiversité de votre jardin en plantant une variété d’espèces végétales. Cela créera un habitat riche et attractif pour la faune, y compris les prédateurs naturels des mulots. Un jardin diversifié avec un grand nombre de plantes différentes peut accueillir 2 à 3 fois plus d’espèces d’oiseaux qu’un jardin monoculture.